La configuration Nom + Nom: Une approche sémantico-cognitive

En résumé, l’examen d’un fait syntaxique, à savoir le binominal N1 + N2, à la lumière des acquis de la linguistique cognitive nous met dans un premier moment, ne serait-ce que provisoirement, dans la posture de l’historiographe de la langue. C’est une historiographie qui serait fort probablement incontournable pour tout chercheur qui désire puiser dans ce courant linguistique soldant un siècle déjà empilé de travaux qui partent dans tous les sens et qui dessinent par la suite un paysage épistémologique hétéroclite. Ce courant linguistique qui se constitue en champ disciplinaire non encore définitivement stabilisé et puisant dans des horizons différents se caractérise par l’absence d’un modèle théorique unique. C’est ainsi que l’avènement du cognitivisme non orthodoxe (ou expérientiel) se fait principalement avec quatre figures : G. Lakoff, G. Fauconnier, L. Talmy, et  R. Langacker auxquels on n’hésite pas d’ajouter G. Guillaume qui était parmi les premiers à mettre en jeu les principes du cognitivisme, à savoir les problèmes de la représentation propres au sujet parlant dans le cadre d’une psychosystématique du langage. C’est dire que, pour le cognitivisme, les enjeux sont pour l’essentiel nord-américains ( précisément californiens) et les atouts sont européens, et particulièrement Français.